A teenage & An Original (Hannah & Elijah)

L’enfant de Hayley et de Klaus dormait paisiblement, j’en avais la garde pendant l’absence de ses parents et j’y prenais toujours grand plaisir, appréciant énormément ces instants de solitude ou je pouvais me rendre compte à quel point elle grandissait et gagnait des traits de mon frère mais aussi d’Hayley.
Je quittais la pièce que l’on lui avait aménagée en chambre, un dernier sourire attendri au coin de mes lèvres en la voyant sombrer dans ses rêves d’enfants. Je refermais la porte avant de redescendre dans le salon du manoir. Tout était silencieux. Mon ouïe vampirique me permettait de déceler la respiration de l’enfant et m’assurant qu’elle allait bien. Mais aussi me permettait de savoir si quelqu’un s’approchait ou non.
Profitant du calme je m’installais dans l’un des massifs fauteuils en cuir sombre et feuilletais un livre que j’avais lu bien de nombreuses fois, comme la plupart des livres présents dans notre demeure. Un autre avantage de la vie éternelle.
Mais je relevais le nez après quelques minutes. A l’oreille d’un humain rien n’aurait été perceptible, mais pour ma part j’entendais un second cœur palpiter et se rapprocher et je sus de suite à qui il appartenait. Hanna…

Je refermais mon livre avec un soupir, c’était une jeune fille que j’avais sorti d’une situation plutôt difficile il y a de ça quelques temps et que j’aidais depuis. Mais elle avait tendance à en faire qu’à sa tête et ça en devenait déconcertant… Très certainement un bon entraînement à la vue de Hope qui finirait par atteindre cet âge difficile un jour à son tour…
Je l’entendis essayer de se faire discrète puis finir par arriver dans le salon. Je la fixais avec sérieux, pas sévère, je n’étais pas son père, elle avait sa liberté mais à Mystic Falls la liberté peut être dangereuse…
Je me relevais et rangeais mon livre avant de déposer de nouveau mon regard sur elle pour ajouter :

Je faillis avoir un petit rire en voyant la tête surprise d'Hannah lorsque je lui fis part que j'avais bel et bien compris qu'elle était sortie la veille. Elle devait certainement penser que je m'étais endormi, je ne dormais plus depuis bien des siècles et m'accordais d'autant moins de répits que l'enfant de Klaus et Hayley était désormais ici. Bien sûr j'aurais pu l'empêcher hier d'y aller, mais j'avais peut-être espéré qu'elle ne trahisse pas ma confiance. A croire qu'il ne faut pas attendre beaucoup des adolescents, chose que je me promis de retenir pour le futur d'Hope.

Je lui demandais sa raison, pourquoi elle m'avait menti et était sortie en douce. Apparemment sa raison était une fête. A n'y rien comprendre pour un originel de mon âge mais je laissais passer, qu'aurais-je pu faire de plus, l'hypnotiser pour l'empêcher de recommencer? Je lui avais donné ce bijou de verveine exprès pour la protéger de l'hypnose. Je n'avais pas envie de l'utiliser sur elle, j'avais envie qu'elle ait confiance en moi, d'avoir moi-aussi confiance en elle et qu'on n'est pas à se mentir. Mais apparemment au vue de son excursions nocturnes, il nous restait encore beaucoup à travailler...
Elle s'excusa alors malgré tout et j'eus un petit sourire avant de me redresser avec un sourire et de lui faire face:

Je ne pensais pas avoir fait preuve d'une grande sévérité à son égard, si elle désirait autant sortir ou faire je ne sais quoi alors je m'organiserais pour l'y emmené ou la faire emmené par quelqu'un de confiance, qui ne pensera pas à la déchiqueter au premier coup d'œil...

Un simple regard me permis de savoir qu'Hannah était désolée de ce qu'elle avait fait. Je ne pouvais pas non plus lui en vouloir, j'étais loin d'être ce genre de personne qui ne pardonnent pas et qui encore moins donnent de seconde chance. J'avais envie de la croire et donc décidais de laisser passer pour cette fois.
La voyant baisser la tête résignée et gênée j'eus un sourire attendri avant de lui relever la tête et de lui dire:

"Ne soit pas comme ça, je te remercies de t'inquiéter pour moi, mais tu n'as pas à le faire. J'ai bien sûr beaucoup à gérer ces temps-ci mais je ne te laisse pas pour autant de côté et je n'ai en aucuns cas envie qu'il t'arrive quelque chose."

J'eus un regard plus grave à la pensée de tout ce qu'il se déroulait dans la ville et à la vue du nombre grandissant d'êtres surnaturels. Je repris alors, faisant allusion au jours où l'on s'était rencontré, du temps où elle était en mauvaise posture de par la faute d'hommes en apparence normaux et qui avaient décidés de la séquestrer...


Ce genre d'homme était malheureusement de plus en plus fréquent. Mais jamais je n'en laisserais un mettre un doigt sur Hannah. Jamais. Sur un ton de conseil j'ajoutais de nouveau:

Elle me certifia qu’elle avait bien retenu la leçon de sa sequestration et qu’elle comptait rester prudente. J’eus un sourire mais j’avais perçu son hesitation, son doute et fut quelque peu inquiet qu’elle ne passé à côté d’une menace. Mais je ne dis rien. Laissant cela pour plus tard.

M’installant dans le canapé du salon déposant mon livre sur la table basse en verre et bois ébène je lui adressais un sourire avant de la questioner:

Elle était bien silencieuse et ça n’aidait en rien à mettre fin à mes doutes à son sujet. J’espérais ne jamais avoir ce genre de relation avec Hope, qu’elle s’ouvrirait à moi sans craindre que je ne la juge ou quoi que ce soit, qu’elle ait confiance et me laisse l’aider. Tout simplement. Il allait falloir que je travaille dessus, pour ne pas être blesse dans le future.

Elle ne m’en dit pas autant que j’espérais et j’eus un faux sourire. Elle préférait me garder du secret, tant pis. Je la fixais un temps voyant qu’elle me mentait. Je ne comprenais pas pourquoi. Quand m’étais-je ne serait-ce qu’une seule fois emporté contre elle ? Enervé ou autre ? Jamais. Je n’étais pas son père, je n’avais pas à la confiner dans mon idéal, si elle voulait sortir soit. Si elle voulait rencontrer des gens soit. Tant qu’elle était heureuse je ne demandais rien de plus. Mais qu’elle me mente, je ne comprenais vraiment pas ce que j’avais fait pour mériter cela…
Je n’avais pas envie d’avoir ce genre de relation avec elle, après tout, si je l’avais recueillie c’est qu’elle n’était pas qu’une simple humaine mais que j’avais voulu la protéger et l’aider, sinon je l’aurais laissée à son triste sort ou laissé à d’autres le soin de s’occuper d’elle. Je ne dis rien, tentant de cacher le malaise que je ressentais, si elle voulait me mentir alors c’était son choix, je ferais avec, voilà tout.
Ajoutais-je en lui adressant un sourire après quelques minutes de silence. J’avais beaucoup fait pour elle, je pensais avoir obtenu sa confiance mais ça ne semblait pas être le cas. Tant pis, je n’étais peut-être pas fait pour ça. Il ne me restait plus qu’à espérer que cette froideur qu’elle me lançait cesserait, ou du moins, s’atténuerait…