Une rencontre avec Elijah

La nuit venait de faire plonger Mystic Falls dans les ténèbres. J’étais sorti du manoir pour profiter de la douceur de cette nuit, bien que la température de ce petit monde ne m’affecte en rien, la vie m’ayant quitté il y a de ça bien des siècles. Mais il était toujours appréciable de se balader de nuit. Je suivais mon instinct et désireux de calme mes pas me menèrent rapidement à la lisière de la ville, là où les gens ne se baladaient que rarement voire du tout. Je profitais du calme de l’instant, dans un souci de confort j’avais même laissé le costard cravate de côté pour opter pour des vêtements plus basiques que je ne portais que dans ce genre d’occasion.

J’avançais tranquillement jusqu’à ce qu’une odeur particulière ne vienne attiser ma curiosité. Je tournais vivement la tête, dans une direction bien précise. Le pont. Mais surtout le sang. L’instant suivant je m’y trouvais, aussi silencieux que la brise qui venait caresser l’eau rien ne trahit ma présence. Mon soupir aurait pu, et d’ailleurs intrigua le vampire qui s’éloignait penaud de sa proie. Au milieu du pont, laissée là sans aucun ménagement ni respect se trouvait le corps d’une femme, respirant lentement à la limite de rendre l’âme. Un peu plus loin, le vampire marchait, s’éloignait et je n’eus aucunes difficultés à reconnaitre sa silhouette. L’aîné Salvatore.

Il sentit ma présence et se retourna, mais j’étais plus rapide et désireux d’un peu de moquerie, n’étais déjà plus dans son champs de vision. Mais lorsqu’il se retourna de nouveau pour reprendre sa route je me trouvais en face de lui, la lui bloquant, un sourire en coin aux lèvres :

Ajoutais-je en indiquant d’un signe de tête sa victime. L’instant suivant j’étais penché sur la demoiselle et lui donnait mon sang pour la guérir. Alors qu’elle reprenait conscience je l’hypnotisais lui faisant oublier ce qu’il s’était passé et la renvoyant chez elle.

Je me jouais de lui, il était par moment bien agréable de remettre ces vampires qui se croyaient plus puissants que tout et tous à leur juste place. Damon était l'un de ces vampire. Bien que pendant un temps il m'ait semblé changé, s'être disons... calmé, voilà qu'aujourd'hui il enfilait de nouveau sa veste du mauvais vampire malaimé et qui ne sait pas rendre ce qu'on lui tend sur un plateau. Bref, il m'insupportait. Je devais avouer que depuis que ce petit groupe s'en étais pris à mes proches et notamment avait mis un terme à la vie de mon frère Kol, j'avais dû mal à me montrer courtois à leur égard.
Sa prise de parole me fit échapper un petit rire alors que je regardais l'humaine s'évaporer pour rejoindre la civilisation. Je me tournais donc de nouveau vers Damon et ajoutais:


Ajoutais-je avec un sourire en coin qui à première vue aurait pu sembler sympathique mais qui ne collait en rien avec le ton glacial de ma voix.
L'écoutant parler d'Hayley et de son enfant je repris:

Oui je m'amusais à le provoquer, son regard noir tellement sûr de lui et ridicule ne pouvait attiser autre chose de ma part que de la moquerie tant c'était désespéré. Je prenais alors un air faussement désolé et dis:

Ajoutais-je en regardant aux alentours, Mystic Falls une ville aussi petite que calme.

J'eus un petit sourire moqueur lorsque je le remarquais outré que j'évoque Elena, apparemment elle restait un sujet complexe, voire tabou pour ce jeune vampire Salvatore. Il se perdait lui-même dans ce qu'il voulait faire transparaître comme sentiment. Tout d'abord un air répugné à ce que je dis, preuve de sujet sensible, puis ensuite cette phrase aussi bien inutile que dénuée de sens avec cet air qui se voulait trop fier pour être touché. Chose qu'il avait déjà laisser montrer avant. En clair, il n'avait pas l'air sûr de lui. Typique des Salvatore. D'autant plus de Damon.
Je n'ajoutais rien au sujet d'Elena, me contentant d'un hochement de la tête, sa bêtise me surprenait. Avait-il oublié que si je me retrouvais en face de son ancien amour ce ne serait pas en des conditions amicales ni même favorable? Avait-il donc la mémoire si courte et dénuée de raison pour avoir oublié qu'elle était celle qui avait mis fin au jours de mon frère et planté une dague en plein cœur de ma sœur? J'en passais beaucoup d'autres bien sûr mais n'ajoutais rien, n'ayant en rien l'envie d'avoir à supporter les réponses trop rapides et irréfléchies de ce vampire qui se faisait de plus en plus médiocre.

J'avais pendant un temps espéré plus de lui, nous nous étions même alliés et de ce temps il avait sut faire preuve de maturité, de sens, de réfléchie et de stratège. Mais pour tout perdre en deux années j'en vins à me demander si je n'avais pas rêvé cette période.
Bref, je le fixais, il n'était pas à l'aise, mécontent que je me trouve sur sa route. Mais alors qu'Est-ce qui l'empêchait de partir? Je ne le retenais en rien, j'avais même pris la peine de nettoyer derrière lui, alors il n'allait pas s'en plaindre.

Ajoutais-je pour meubler le silence bien que vu son comportement j'étais persuadé que la réponse serait telle que ses précédentes. Inutile.

Plus je passais de temps à discuter avec Damon plus je trouvais que je perdais mon temps et surtout que je me moquais amplement de lui faire la conversation. Il n'écoutait pas, se braquer et interprétait mal c'est-à-dire à sa manière. Oui, il avait changé, il y a deux ans il était plus réfléchi et mature, on pouvait avoir une conversation censé sans avoir à faire à un mur. Mais là ce n'était plus le cas et donc c'était inintéressant, une vraie perte de temps.
De nouveau sa réponse était vide de sens, j'hochais la tête et coupais court à la conversation ayant bien mieux à faire que faire l'étalage de sa perte de maturité, d'intérêt et sa puérilité ridicule.


J'avais dit ça sans la moindre expression, je m'en moquais en fait, il pouvait faire ce qu'il voulait vu le comportement qu'il adoptait aujourd'hui j'avais bien mieux à faire. C'était fou d'ainsi régresser alors qu'ici, dans la ville tous avaient beaucoup évolués, Elena, Stefan, tout leur petit groupe avait gagné en maturité et méritaient parfois même le respect, mais vu son évolution à lui, c'était loin d'être son cas. Décevant voilà tout.
Je m'apprêtais à partir, n'ayant plus rien à faire avec cet homme qui n'en a que l'apparence.

Je n’avais pas l’impression que mon caractère changeait d’ordinaire et n’avait rien de comparable à celui qu’entretenait Damon. Quoiqu’il en soit les choses ici tournaient en rond et devenaient désolantes. Je jugeais donc qu’il était temps pour moi de m’en aller et de le laisser faire sa vie, je me préoccupais guère de ce qu’il allait faire. Qu’il tue, qu’il transforme, qu’il couche, qu’il brise, qu’il fasse ce qu’il désire nous n’avions rien à voir l’un avec l’autre, ça n’avait jamais été le cas et je me préoccupais du tout de ce qui avait rapport à lui. Je tournais donc les talons alors qu’il prenait la parole.
‘Mon propre enfant’ ? Mais de quoi donc parlait-il ? Je me retournais vers lui avec un regard légèrement surpris sans capter. Tout ce qu’il disait n’avait aucun rapport, m’habiller comme au siècle dernier alors que ce soir j’étais vétu d’un simple jean noir et d’un haut col V comme n’importe qui, comme je l’avais précédemment dit, favorisant ce style pour les soirées de ce genre. Puis qu’avait-il à s’inquiéter de mon style ? Il parla alors d’Hannah et je me permis de penser que j’avais sauvé cette jeune fille, si je l’avais laissé faire ce qu’elle désirait elle serait sûrement morte à l’heure qu’il est violée et tuée par ces hommes qui l’avaient kidnappé. S’il voulait me faire culpabiliser c’était raté.
Il se voulait blessant mais aucune de ses paroles ne m’affecta, je me contentais de le fixer, trouvant que certains de ses dires auraient put être blessant à l’oreille de quelqu’un de normal mais je n’avais plus de cœur et ce n’était pas un vampire avec lequel j’avais passé si peu de temps qui allait me faire ciller.


Demandais-je simplement, s’il voulait se la jouer provocateur alors il lui faudrait continuer, rien ne m’affectait à l’instant, il n’était pas suffisamment proche de moi et comptant à mes yeux pour que ses paroles, faits ou gestes ne m’affectent.

J’allais pour m’en aller, n’étant pas là pour me battre avec Damon, mais finalement il ajouta quelque chose qui me fit rester. Après tout nous étions tous les deux seuls alors pourquoi éviter le sujet. L’on finirait bien par en parler un jour ou l’autre alors à quoi bon… Je lui faisais de nouveau face, le fixant mais juste pour comprendre, pas pour le provoquer je savais que ça ne servait à rien, Damon était le roi de la provocation je n’étais pas là pour le prendre à son propre art.
J’ajoutais alors :


Le questionnais-je. Oui, je parlais bien d’Hannah, la jeune fille de 16 ans que j’avais recueilli. Je savais qu’elle nourrissait une certaine attraction envers Damon, qu’elle avait même peut-être des sentiments à son égard. Je n’étais bien sûr pas du genre à juger ou à avoir mon mot à dire dans les relations amoureuses d’Hannah et encore moins de Damon. Mais je restais inquiet. Bien sûr, Damon avait été métamorphosé avec sa relation avec Rose et même avec Elena, il en était même devenu sympathique. Mais ces actes récents prouvaient qu’il semblait de nouveau être retombé dans une mauvaise passe, et je craignais que cela n’affecte Hannah. D’autant plus qu’elle ne sait rien du surnaturel…
Je m’inquiétais pour elle, bien sûr je savais que si Damon ne se préoccupait pas d’elle il l’aurait déjà mordu ou autre, mais elle était intacte pour l’instant, alors je lui devais bien cette discussion, qu’on sache vers où il allait et surtout s’il ne la menacerait pas elle qui avait déjà tant vécu…

Il m'agressa de son 'Quoi Hannah' au moins il ne niait pas c'était déjà un début. Mais fidèle à moi-même je le scrutais. Je n'étais pas là pour lui dire de la laisser en paix, de ne plus l'approcher ou autre. Je savais que je n'avais pas le pouvoir d'arrêter Damon a moins de le tuer ou de l'hypnotiser, mais je n'avais pas envie d'en arriver là. Alors je repris:

Je sus de suite qu'il allait se braquer alors je repris sans lui laisser le temps de me contredire et de m'agresser encore une fois:

Ce n'était pas une menace, plus une recherche à la certitude qu'il ne laisserait rien arriver à Hannah. J'avais vu à quel point Damon avait été prêt à tout pour Katherina et Elena, j'espérais qu'il en serait de même pour Hannah. Qu'il ne laisserait rien de mal lui arriver, qu'il la protégerait, comme elle ne me laissait plus le faire. Ses cachoteries, ses mensonges m'en empêchant, me limitant contre mon gré.

J’ai beau lui parler il n’écoute pas, j’ai beau essayé de le raisonner il ne fait pas attention, j’ai beau expliciter il tourne tout mal et me fais passer pour un vil originel hautain, ce qui ne me correspond pas, mais il ne me connaît et à la vue de son comportement, je ne le laisserais jamais me connaître plus, c’était une perte de temps inutile.
Le voilà qui rouspétait de nouveau, on aurait dit un adolescent pré-pubère qui souhaite éternellement avoir le dernier mot et ça devenait exaspérant. Je soupirais donc :

Je le laissais réfléchir sur ces paroles et m’éloignais de nouveau. J’en avais assez que l’on me fasse passer pour ce que je ne suis pas, que ce soit lui ou Hannah, leur petit jeu devenait lassant et je n’avais pas le temps à cela.

Je l'entendais couiner de nouveau tel l'adolescent voire l'enfant qu'il semblait être redevenu, mais je ne prêtais plus aucunes attentions à ce qu'il bafouillait, je ne prêtais plus aucunes attentions à ce qu'il répliquait et à ce qu'il voulait dire. Il venait de perdre tout mon intérêt, c'était dommage, notre relation autrefois n'était pas si mauvaise mais ses changements si puériles ne m'intéressaient plus du tout, me décevait même et par dessus tout, m'ennuyait.

Je partais donc, le laissant seul au milieu du pont, ne me retournant pas, ne lui adressant pas un seul regard ni même une pensée, espérant simplement qu'il changerait de nouveau, et en mieux, pour son bien, pour son futur, il valait mieux pour lui. Je reprenais la direction du manoir familial et une fois entré, j'avais totalement oublié cette rencontre inutile qui n'avait fait que me faire perdre un peu de mon temps.